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Florence Nightingale, la dame à la lampe

par : Apolline

Florence Nightingale est née en 1820 à Florence, durant l’époque victorienne, dans une riche famille anglaise. Elle avait une grande sœur, nommée Parthenope (du nom de la ville où elle est née). Elle grandit, elle lit, beaucoup. Elle passait parfois des jours et des jours dans la bibliothèque de la maison. Elle s’intéressait aussi beaucoup aux maths, elle a même inventé le diagramme en camembert. 

A 25 ans, elle annonce à ses parents qu’elle veut devenir infirmière. Ce fut le refus catégorique. Travailler dans un hôpital? C’étaient les pauvres qui allaient dans les hôpitaux. Les riches se faisaient soigner à domicile. Non, elle ne peut pas devenir infirmière. Mais Florence n’abandonne pas, sa famille avait des amis médecins qui venaient chez eux, et eux la soutenaient. 

Pour lui changer les idées, ses parents l’ont envoyée faire un voyage avec un couple d’amis. Mais cela ne fonctionna pas. Au retour de son voyage, elle réussit finalement à convaincre ses parents de l’envoyer se former durant trois mois chez les sœurs diaconesses de Kaiserswerth. Ensuite, elle travaille dans un petit hôpital pour dames malades, ce n’était évidemment pas son rêve, elle aurait préféré être dans un grand hôpital, plein de monde et de bruit, mais c’était un pas vers ce qu’elle voulait. 

A la même époque, la guerre de Crimée fait rage. Il y avait quelqu’un, un correspondant de guerre, qui devait donner des nouvelles, et il en donnait, mais pas exactement ce que le public aurait voulu. Les soldats, blessés par centaines, allaient dans des hôpitaux militaires, où ils devaient dormir à même le sol. La reine Victoria finit par n’être plus tout à fait aimée. Alors elle dit de faire quelque chose, elle dit à Sidney Herbert, un de ses ministres, de faire taire les mauvaises nouvelles. Alors Sidney Herbert eut une idée. Il connaissait le rêve de Florence Nightingale. Il décida de lui écrire. 

La lettre arriva chez Florence Nightingale en 1854. Cela allait changer sa vie. Elle accepta de se rendre en Crimée, pour soigner les soldats.

Elle arrive la même année en Crimée à la tête d’une troupe de 40 femmes. Ce qu’elle vit dans ce qu’elle appelait la taverne (l’hôpital militaire de Scrutari), était affreux. Les soldats étaient couchés à même le sol, il n ‘y avait pas de lit, pas d’assiettes, pas de couverts, pas de ciseaux, les toilettes ne fonctionnaient pas.

Mais Florence Nightingale, là bas, n’était pas bien vue, car les femmes n’avaient pas à se mêler de la guerre. A l’époque, une femme qui se mêlait de la guerre, c’était comme une femme qui devenait médecin, ça ne se faisait pas. Elle ordonna de tout nettoyer. Ce qui fut fait. Elle soignait les malades, et elle se rendit compte qu’ils ne mouraient pas de leurs blessures de guerres, mais d’infections et de maladies. Pour remédier à cela, elle imposa des linges et des pansements propres, que ce soit lavés à l’eau chaude, et qu’on se lave les mains entre deux patients.

Le Times avait mis en place un moyen de souscription, c’est-à-dire qu’on pouvait envoyer des draps, et d’autres accessoires utiles pour soigner. On pouvait envoyer cela pour les blessés de Crimée. La plupart des colis étaient envoyés directement à Florence Nightingale.

On l’aimait beaucoup, en Angleterre, car elle écrivait des lettres à la famille des patients, et elle lisait les réponses aux patients. La nuit, elle faisait même des rondes pour voir que tout allait bien. C’est ainsi qu’on lui donna un surnom, la dame à la lampe.

Beaucoup de soldats mouraient. Mais en insistant sur les lavages de mains et autres, elle sauva des vies.

Quand la guerre fut finie, elle attendit que chaque patient soit sorti de l’hôpital pour rentrer en Angleterre. 

Quand elle rentra, en 1856, elle utilisa le nom de sa mère, Miss Smiths, elle ne voulait pas beaucoup d’acclamation, elle le faisait pour sauver des vies, non pour avoir de la gloire.

Il y eut une commission pour améliorer les conditions sanitaires des hôpitaux de guerre, demandée par Victoria. On demanda à Florence un rapport sur les hôpitaux de Crimée. Il faisait 853 pages. Dedans, elle montre son amour des statistiques. (Elle fut la première femme membre de la société royale des statistiques. Impressionnant, non?) 

En 1860, elle rencontre Sarah Elizabeth Waroopper, et elle crée la première école d’infirmières moderne avec elle.

Elle écrit un livre, Notes on Nursing, qui parle du métier d’infirmière. 

En 1861, la guerre de Sécession éclata. Et elle envoie ses conseils aux deux camps, ses conseils d’architecture, notamment. Qu’un hôpital soit séparé en pavillon, selon les services. Les pavillons servent à isoler les maladies contagieuses des blessures et des maladies non contagieuses, par exemple, pour éviter la transmission. 

A partir de 1862, elle ne peut plus sortir de chez elle, à cause de la brucellose, attrapée en Crimée, qui lui paralyse les jambes. Mais elle peut encore écrire des lettres et ne s’en prive pas, pour que ses conseils soient respectés. Elle écrit même à la reine Victoria. Son médecin lui dit qu’elle travaille trop. 

Vers ses 80 ans, au début du XXème siècle, elle ne peut plus écrire de lettre, elle commence à perdre la vue. En 1910, Florence Nightingale meurt. Ses conseils sont toujours suivis aujourd’hui. 

Crédit image : 

Première image : Diagramme en camembert, Florence Nightingale, rapport sur la guerre de crimée

Seconde image à gauche : Photographie de Florence Nightingale 

Première image à droite : La dame à la lampe, art du café, etsy.com

Seconde image à droite : Ecole d’infirmière Florence Nightingale

Dernière image : Photographie de Florence Nightingale, agée

 

Sources de l’article :

Arte : Florence Nightingale, la dame à la lampe

Enola Holmes tome 5: l’énigme du message secret, par Nancy Springer

Wikipedia