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Corsaires , flibustiers et pirates

Par : Célestin

 

Il y a cinq siècles, au début du XVIème, les navires portugais et espagnols, qui avaient colonisé le nouveau monde, en gardaient toutes les richesses. Mécontents, français, anglais et hollandais se lancèrent dans la flibusterie. Entre la piraterie et le principe des corsaires, cela consistait, avec une simple lettre signée des souverains, à attaquer et piller sans pité les navires espagnols et portugais venant du nouveau monde. C’est ce qu’on appelle couramment l’âge d’or de la piraterie. 

Mais au XVIII ème siècle, cet âge sanglant prend brutalement fin , grâce à un traité signant la paix avec l’Espagne. Les flibustier ont alors deux choix: prendre le large, et devenir pirate, ou rentrer et reprendre une activité honnête. Certains décident de sauter le pas, et de devenir de sanglants pirates. Barbe noir en est un exemple courant.

Chassés des caraïbes, ils se dirigent vers l’océan Indien. Leur base est la Réunion, appelée île Bourbon et surnommée île des forbans. Elle est à l’époque occupée seulement par quelques planteurs de cannes à sucre qui avait tout intérêt à les voir venir faire leurs provisions.

Les pirates n’était pas que des brigands sanguinaires mais aussi des précurseurs de la révolution française. En effet, ils avaient des lois et une société très égalitaires, le simple mousse recevant quasiment la même part du butin que le capitaine. Il y avait même un soupçon de démocratie, le capitaine étant élu par l’équipage. Le célèbre pirate La Buse, dont le trésor caché n’a jamais été retrouvé, était même contre l’esclavage, ce qui n’était évidement pas le cas de tous.

Entre 1720 et 1721, un arrêt  décide  de se débarrasser des pirates, en donnant l’amnistie à ceux qui se reconvertiraient en colons. En 1730, à la Réunion, un chef de famille sur quatre était un pirate reconverti.

Cependant, les corsaires, eux pullulent. L’un de leurs sièges est Saint- Malo, célèbre ville fortifiée bretonne.  En effet, sa situation l’avait poussée à se lancer dans cette sorte de brigandage légal. Pour sortir de la ville en navire, il est nécessaire d’emprunter un passage entre deux îlots. Il suffisait donc aux Anglais, alors en guerre contre la France, de le boucher. On développa donc une ville corsaire, pour se défaire des Anglais. C’était l’une des plus riches de Frances à l’époque. Elle comptait un quart de la richesse du pays. Là-bas, (quelques pichets de vin aidant), de nombreux marins étaient engagés sur les navires corsaires. Le gouvernement leur signait une lettre, leur donnant droit à un tiers des richesses qu’ils prélèveraient, les autorisant également à attaquer les navires marchands ennemis. Quand aux deux autres tiers, l’un d’eux allait au gouvernement et l’autre à l’armateur qui avait prêté le navire.

C’était donc terrible pour les Anglais, qui perdaient de nombereux navires et leur cargaison dans la mer des Indes. Là-bas, le repère des corsaires était l’île de France, actuelle île Maurice. Elle était française, mais finit par tomber aux mains des Anglais en 1810.

Au vu du danger que représentaient pour eux les corsaires, les Anglais décidèrent de prendre Saint-Malo, ce qui, évidemment n’était pas une mince affaire. Ils remplirent un navire d’hommes et de poudre à canon, qu’ils allumèrent. Le but était, qu’arrivé dans le port de Saint Malo, le navire explose, après que tout les hommes ait quitté le bord et commencé à ravager la ville. Mais tout ne se passa comme prévu, l’embarcation heurta un récif et explosa avant d’entrer dans la ville, tuant tout l’équipage, ainsi qu’un chat français. Les Français ramenèrent à l’officier anglais tout les corps, ainsi que celui du chat français, et déclarèrent en montrant les victimes bipèdes « voici vos victimes » et montrant l’unique victime quadrupède « voici notre victime ».

Parmi les nombreux corsaires maloins, Robert Surcouf s’illustra largement, et fut surnommé le corsaire de Napoléon. Commençant sa carrière en 1787 et la finissant en 1801, il terrifia la mers des Indes durant 14 ans à bord des navires la Créole, la Clarisse, la Confiance et le Revenant avant de prendre sa retraite. Une phrase de lui est restée célèbre, qu’il a prononcée durant l’abordage d’un navire anglais. Le capitaine lui aurait déclaré « Vous autres, Français, vous vous battez pour l’argent. Nous, Anglais, nous nous battons pour l’honneur. » Surcouf lui aurait répliqué « Chacun se bat pour ce qui lui manque ».

Les corsaires se devaient de posséder des bateaux légers et très rapides, comme des bricks par exemple, ou des goélettes. Ils étaient suffisamment bas pour pouvoir se cacher au creux des vagues et prendre les ennemis par surprise. Ils passaient également au dessous des boulets de canon.

Bien qu’ils possèdent une forte artillerie, leur but n’était pas de détruire la coque de l’ennemi mais de prendre le bateau entier avec sa marchandise. Il y avait des boulets tournant sur eux-mêmes spécialement pour déchirer les voiles, d’autres qui cassaient les mats, d’autres pour impressionner l’ennemi…

Si le système des corsaires était moins égalitaire que celui des pirates, ils possédaient tout de même des particularités, tel un système de retraites et de pensions pour les invalides de mer. L’argent venait du butin des navires pillés.

Sources de l’article : 

Quelle aventure : Sur la trace des pirates et des corsaires. 

Wikipedia