L’Histoire comme on vous la raconte : Robespierre !
par : Anaïse
L’Histoire comme on vous la raconte est une rubrique qui raconte comment certains évènements ou personnages historiques ont été repris et utilisés après coup.
Par exemple… Si je dis Robespierre, quel mot vous vient à l’esprit? Guillotine? Savez-vous qu’il était pour l’abolition de la peine de mort ? Ou du moins au début.
Ses débuts
Quand débutent les années 1780, Robespierre est un simple petit avocat à Arras, sa ville natale. Quand débute la révolution, en 1789, il est élu député du tiers-état. Il a alors 31 ans.
Robespierre, un humaniste?
Plus tard dans l’année 1789, Robespierre intègre l’assemblée nationale, une assemblée qui a pour but d’écrire une constitution. (Une constitution est un ensemble de lois que même le roi doit respecter. )
Et là, Robespierre se bat pour le suffrage universel, l’abolition de l’esclavage et…Celui de la peine de mort! Il se montre austère, accroché à ses idées, et indifférent aux pressions extérieures. C’est de là que lui vient son surnom: l’Incorruptible.
Mais, quelques années plus tard, quand le roi est exécuté, et que Robespierre est nommé au comité de salut public (le gouvernement révolutionnaire), commence la Terreur…
La Terreur
La Terreur est une période qui suit la révolution, ou toute personne soupçonnée d’être contre-révolutionnaire risque la prison, ou encore la guillotine… Qu’en pense Robespierre, si fervent défenseur de l’abolition de la peine de mort?
La loi de prairial
Le 10 juin 1794 (22 prairial an II dans le calendrier révolutionnaire), George Couthon, un membre du gouvernement, fait passer une loi, à l’initiative de Robespierre, dite loi de prairial, qui renforce la Terreur, en forçant les tribunaux à choisir entre deux jugements: acquitté, ou condamné…à mort! Et plus besoin de preuves…
La chute de Robespierre
Le 26 juillet 1794, Robespierre fait un discours sur les victoires des armées révolutionnaires, ou il dit: “La victoire ne fait que creuser de ses mains brillantes le tombeau de la Révolution”. Il y exprime sa crainte que la victoire ne provoque un relâchement de la recherche des ennemis de la révolution. Certains membres du gouvernement, qui ont des raison de craindre Robespierre (tels que Fouché qui a profité de son pouvoir pour s’enrichir à Lyon, ou d’autres qui ont dépassé les objectifs de la Terreur et ont massacré les foules contre l’avis de Robespierre) décident de l’arrêter, ce qu’ils réussissent à faire le lendemain, 27 juillet 1794. Il est guillotiné le surlendemain, 28 juillet.
Robespierre commença donc par militer pour la fin de la peine de mort, et finit par commander une loi qui propose pour seule condamnation la guillotine…Comment a-t-il pu passer de l’un à l’autre?
Dans un de ses discours, il réclame la terreur pour sauver la Révolution menacée de l’intérieur comme de l’extérieur. Il présente la chose ainsi:
« Si le ressort du gouvernement populaire dans la paix est la vertu, le ressort du gouvernement populaire en révolution est à la fois la vertu et la terreur ; la vertu, sans laquelle la terreur est funeste ; la terreur, sans laquelle la vertu est impuissante »

Pour lui, la Terreur était donc un moyen de prévenir un retour à la royauté voire même de garantir les valeurs démocratiques qu’il défendait…
Après sa mort…
Robespierre a été un personnage très controversé, et dont l’image a été utilisée au fil des siècles…Cela a commencé quelques jours après sa mort.
Voyant qu’une partie de la population regrettait Robespierre, le comité de salut public renforça la légende noire de ce dernier. On raconte que certains membres du gouvernement firent circuler cette épitaphe: “Passant, ne pleure point mon sort, si je vivais, tu serais mort”. On rejeta l’entière responsabilité de la Terreur sur lui, pour blanchir les autres membres du gouvernement.
Napoléon, qui prit le pouvoir en 1799, restaura un peu l’image de Robespierre, l’utilisant comme justification du fait qu’il faut un dirigeant autoritaire pour défendre des valeurs démocratiques, se présentant ainsi l’empire comme une continuité de la révolution, plutôt que comme un retour à la royauté.
Quand Louis XVIII, le frère de Louis XVI, prit le pouvoir, ramenant ainsi la royauté, il noircit Robespierre autant que possible, souhaitant montrer par-là que la société ne pouvait être gouvernée sans roi sans finir en bain de sang.
Plus tard, dans les années 1830, après la révolution de juillet, qui ramena une république, on embellit la légende de Robespierre, parce que justifier l’Incorruptible, c’était prouver la possibilité d’une république.
Certains gouvernements communistes et socialistes (notamment celui de Lénine) se réclamèrent de l’héritage de Robespierre, à cause de ses idées sur l’égalité. Cela fit que les gouvernements de droite le discréditèrent totalement, par opposition.
Aujourd’hui, il est globalement vu comme un tyran sanguinaire. Néanmoins, l’homme politique Jean-Luc Mélenchon revendique son image et demande régulièrement qu’on nomme d’après lui un rue parisienne. (Il est le seul membre du comité de salut public à ne pas avoir de rue à son nom dans la capitale).

Sources de l’article :
Wikipédia
Herodote.net
Khan Academy, version anglophone
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